Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 00:05

Chevry-Cossigny-20141011-01726.jpg

Quand on quitte la ville au volant de sa voiture, on peut laisser son esprit vagabonder, regarder les couleurs rougissantes de l'horizon, les formes ouatinées des nuages, en imaginant toutes sortes de visions, et surtout regarder les oiseaux dans le ciel.

Tous ces états renforcent notre sentiment de migrateurs. Si on se pose sur l'image des oiseaux, on voit ceux qui se regroupent sur les fils électriques. Ils sont comme ces hommes qui se mettent tous aux même niveaux, les uns à côté des autres. Si l'un d'entre eux bouge, l'autre suit, sans réfléchir et ainsi de suite. C'est l'oiseau mouton.

Il y a la buse, au cri proche du miaulement. Ce solitaire rapace aux accents félins, nous scrute perchée sur les piquets au bord de la route. Il nous regarde passer, de haut, sans sourciller. Nous trouve ils pitoyable dans nos carcasses roulantes de métal ? Il ressemble à cet humain qui n'a qu'un battement de cil pour ceux qui sont assis par terre, tendant un carton signifiant qu'ils ont faim. Ou un pas pressé devant ces formes allongées, corps épuisés recroquevillées sous les porches à la tombée de la nuit.

On passe, on regarde passer,... sans émoi, sans voir, insensible à la misère. Les buses volent en mouvement circulaires, en utilisant les courants d'air, à l'image des hommes qui se déplacent dans des mouvements corporatistes de tourneurs en rond. Tu parlais de QI tout à l'heure Maud ? Mais ne perdons pas notre temps sur ces statistiques médiatiques. Laissons leurs les pies bavardes et braillardes, si proches de ces individus excessivement avinés, qui errent dans les rues de la ville la nuit.

Mes oiseaux préférés, ce sont les Etourneaux. Quel rêve éveillé de les reconnaître en nuées sombres et tournoyantes. Ils représentent une chorégraphie intuitive si belle. Chacun est à l'écoute de l'autre et dans une liberté structurée ; ils créent ce nuage graphique, reconnaissable entre tous à des lieux.

Etourneaux-265x300.jpg

Il dessine notre perspective de migrant, cette mise en mouvement, pour le plaisir, en lien avec l’émerveillement des autres. Certains resteront à l'étape de projet, d'autres auront le courage pour le saut dans le vide, le grand départ, quand on oublie tout, pour tout reconstruire ailleurs. Mais jamais seul, toujours au sein d'un collectif. A plusieurs on est plus fort. Et pour faire en sorte que la vie soit belle, il faut déjà être au moins à deux.

Les oiseaux nous montrent la voie vers la beauté des voyages. Nous devons tous être un peu explorateurs migrateurs pour évoluer dans nos parcours de vie. Et surtout pas de devenir des moutons, des rapaces, des félins ou des pies. J'ai une pensée pour un homme qui vit au dessus d'un lac et qui parle aux oiseaux dés l'aube. Tout comme lui nous sommes de simples humains, étourneaux-danseurs migrateurs qui ont le courage d'être.

 

Sylvie Lefrere

26.11.14

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Vent d'art
  • : Échanges autour de différentes formes d'arts.
  • Contact

Recherche

Liens