Tout commence comme une déclaration. L'amour de l'objet de tous les désirs, c'est elle.
Quand un être humain nous ouvre sa part d'intime, le plaisir amoureux sort d'une eau trouble. Cet élément, si il s'absente nous empêche de vivre. Douceur, force, épanouissement, le regard de Maxime va les jouer. Il nous dévoile ses limbes, et avec lui nous plongeons dans ses explorations. Notre peau s'humecte, nos écailles profondes s'hydratent, et nous percevons dans le bas des reins, un léger mouvement de sirène.
A travers ses émotions, nous retraçons nos découvertes. Celle de la naissance , les premiers balbutiements de flottaison, sous la main sécure paternelle, celle qui laisse la liberté d'envol.
Pour savourer l'effort vers l'ascension, des heures défilent. Petites fées accompagnatrices qui rythment ce temps déferlant. Devant cette accélération, les yeux d'enfants se transforment en outils perçants les flots, dans un flou bouillonnant. Les vagues submergent tout l'espace. Le temps devient le maitre dicté par le coach. Il endosse le rôle paternel accompagnateur, de conseiller, mais qui peut entrainer vers l'usure derrière les dents serrées.
La grâce enfantine est balayée par les muscles devenus triangles scisaillants. Il sera dauphin en collectif, requin solitaire, jusqu'à se perdre dans un banc affolé de poissons.
Maxime nous déverse son histoire, exutoire pour survivre autrement. L'écriture le protége de la machine compétitive, gardant ses gestes gracieux et son regard d'enfant joueur et émerveillé.
Il livre ses talents créatifs sans laver son linge sale, en fluidifiant ses mouvements, à la recherche d'oxygène, hors de l'eau pour ne pas s'y noyer. Il en ressort essoré par les gouttes de sueur qu'il laisse perler sur son visage. Il grandit dans son être d'homme de l'Atlantide, et ses choix évoluent à travers la nage papillon du courage et le crawl clairvoyant. Il n'est pas une machine. Il reste un être unique. Son souffle reste son moteur, sans voile de protection.
Il reste au bord de l'eau, les pieds sur la terre nourricière, conservant la tête dans les étoiles pour goûter à la magie. Il brille déjà différemment sorti de l'eau, laissant dans sa traine les souvenirs, les eaux troubles, les petits et les gros poissons.
Sa danse finale signe son processus libératoire et nous attendons les ballets à venir.
" 100m papillon" de et par Maxime Taffanel, mis en scène par Nelly Pulicani Collectif Colette.Du 23 au 26/05/18 au théâtre de Vanves.
Du 1er au 3/06/18 au printemps des comédiens