Andres , l'ange noir

Ce soir la nuit s'ouvre sur le plus profond de l'homme; La carcasse, le fond de l'être, mais celui qui également structure.

Les volutes de fumée essayent de nous évoquer les pensées opiacées des artistes, comme Antonin Arthaud.

Le cliquetis des os s'exprime sous les doigts d'Andres, du visage, marqué dans un futur, l'ange noir du passé tente de libérer une voix d'outre tombe.

Mais la poésie n'émerge pas dans le jeu. Nous sommes témoins d'une sorte de grande messe incantatoire, dans laquelle nous nous distançons autant que dans notre enfance face au prêcheur.

De beaux tableaux apparaissent mais le fil conducteur du sens n'y est pas.

Nous retrouvons un goût de révolte, comme si nous étions floués dans la ereprésentation d'un sujet qui tente de nous bluffer.

Je cherche désespérément de retrouver la grâce exprimée par Israel Galvan, mais seul un goût de métal froid coule dans ma gorge, marteléele par le bruit de ses pas, et des grincements du son de la guitare.

Je me sens face à un show d'artifices, où meme l'artiste n'y crois pas, car il est dans "le faire".

Je repense aux enfants gitans de la cité Gely pour lequel il n'y a pas tant de spectateurs et de budgets, alors que leur fibre artistique et créatrice est puissante.

Je décroche et souris en entendant au loin l'écho de l'aboiement d'un chien, répondant au chant de cette femme sur scène.

Les poules et leur basse cour sont dans cette enclave.

La liberté est dehors.

La prison de femmes est réveillée tout à coup. Est ce le fouet du bourreau qui claque? La souffrance avait son terrain pour s'exprimer, mais la poussière d'argile n'aura pas volé jusqu'à nous...

Sylvie lefrere.

" Tuétano" d'Andres Marin dans le cadre du festival Montpellier Danse. le 23 24 juin 2012.