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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 23:29

 Sète-20150105-01927 (2)

Après ces derniers jours planants, posons nous un peu sur les hauteurs de la culture. Actuellement elle semble être exsangue.

Petite fiche technique :

Petit 1 : Créations de moins bonne qualité.

Petit 2 : salles à moitié remplies.

Petit 3 : subventions supprimées...

Que se passe t'il ?

1/  Dans les moments difficiles, la création est souvent celle qui s'en sort le mieux. « Créer c'est résister. Résister c'est créer » disait Stephane Hessel. Sans moyen, d'autres alternatives se mettent en mouvement. Sauf que là, nous observons une création qui patine. Faute de budget ? C'est sur, sans argent on est limité mais l'artiste ne s'englue t'il pas dans une séduction du système, plutôt que d'essayer de le bouleverser ? Et ne se retrouve t'il pas prisonnier de ce désir de plaire au décideur ?

La création, elle est fragile. Elle se construit dans une durée, belle, folle, neuve. C'est un regard d' artiste visionnaire qui doit être vu, qui s'adresse avant tout aux spectateurs. Ces derniers sont courtisés aujourd'hui, mais dans un vernis bien lisse et clinquant. Il serait temps de remettre sur pied la machine : La création qui porte haut des idées innovantes et réfléchies, et pas seulement un divertissement pour faire joli ou tendance.

2/  Les salles se vident, se remplissent trop peu ? Mais pourquoi ? Les programmateurs ne sont plus curieux. Tout ce joli monde est lassé, soit disant débordé et n'explore plus les champs de la création comme il le faudrait. Il devient fonctionnaire de l'industrie culturelle et nous sert sur un plateau en aluminium du sujet passe partout, sans prise de risque.

3/ Les subventions se réduisent ? Les lieux mis à mal ferment malgré le travail de fond mené. Tout est balayé par la méconnaissance des décideurs. Les voyez vous venir dans les salles ? Ils se reposent trop souvent sur leurs humeurs et leurs aprioris. Nous nous retrouvons menés par des régents qui jouent avec des bulldozers. Après leur passage, le paysage se désole et prend des teintes de zones industrielles. Les travaux d'artisans sont anéantis par l'économie commerciale.

Que faire ?... »Ramène pas ta science » est entendu dans un murmure...Justement nous avons besoin du regard des autres, des déconnectés du système, des scientifiques et des penseurs. L'art et la science sont reliés dans une co construction nouvelle : La science de l'art.

Pour l'avenir nous avons besoin de leurs travaux de recherche qui donne de la matière. Celle de la pensée, du processus, de la perspective, du sens, de l'humain ! Nous avons besoin d'être en transversalité déhierarchisée. Le travail du terrain donne de la vision aux politiques les plus patients.

«  Un jour nous serons humains » écrit David Leon. Un jour viendra ...Des princes charmants, des explorateurs, des hommes et des femmes qui oeuvreront sans soucis de représentation, qui nous aideront à rebâtir notre société. En mars, il y a des élections. C'est peut être une première occasion de se mettre au travail et de poser une première pierre à l'édifice. Dans les jours , les semaines qui suivent, N'oubliez pas d’écouter, d'être curieux, d'être acteur et protecteur de l'art. Et En avant en robe de cuir comme un fuseau du chien sans le faire exprès » ça c'est un début et c'est extra!

 

Sylvie Lefrere

Edito de l'émission de radio Clapas, 93.5, du 17.02.15.

 

Montpellier-20150106-01930

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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