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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 23:29

 Sète-20150105-01927 (2)

Après ces derniers jours planants, posons nous un peu sur les hauteurs de la culture. Actuellement elle semble être exsangue.

Petite fiche technique :

Petit 1 : Créations de moins bonne qualité.

Petit 2 : salles à moitié remplies.

Petit 3 : subventions supprimées...

Que se passe t'il ?

1/  Dans les moments difficiles, la création est souvent celle qui s'en sort le mieux. « Créer c'est résister. Résister c'est créer » disait Stephane Hessel. Sans moyen, d'autres alternatives se mettent en mouvement. Sauf que là, nous observons une création qui patine. Faute de budget ? C'est sur, sans argent on est limité mais l'artiste ne s'englue t'il pas dans une séduction du système, plutôt que d'essayer de le bouleverser ? Et ne se retrouve t'il pas prisonnier de ce désir de plaire au décideur ?

La création, elle est fragile. Elle se construit dans une durée, belle, folle, neuve. C'est un regard d' artiste visionnaire qui doit être vu, qui s'adresse avant tout aux spectateurs. Ces derniers sont courtisés aujourd'hui, mais dans un vernis bien lisse et clinquant. Il serait temps de remettre sur pied la machine : La création qui porte haut des idées innovantes et réfléchies, et pas seulement un divertissement pour faire joli ou tendance.

2/  Les salles se vident, se remplissent trop peu ? Mais pourquoi ? Les programmateurs ne sont plus curieux. Tout ce joli monde est lassé, soit disant débordé et n'explore plus les champs de la création comme il le faudrait. Il devient fonctionnaire de l'industrie culturelle et nous sert sur un plateau en aluminium du sujet passe partout, sans prise de risque.

3/ Les subventions se réduisent ? Les lieux mis à mal ferment malgré le travail de fond mené. Tout est balayé par la méconnaissance des décideurs. Les voyez vous venir dans les salles ? Ils se reposent trop souvent sur leurs humeurs et leurs aprioris. Nous nous retrouvons menés par des régents qui jouent avec des bulldozers. Après leur passage, le paysage se désole et prend des teintes de zones industrielles. Les travaux d'artisans sont anéantis par l'économie commerciale.

Que faire ?... »Ramène pas ta science » est entendu dans un murmure...Justement nous avons besoin du regard des autres, des déconnectés du système, des scientifiques et des penseurs. L'art et la science sont reliés dans une co construction nouvelle : La science de l'art.

Pour l'avenir nous avons besoin de leurs travaux de recherche qui donne de la matière. Celle de la pensée, du processus, de la perspective, du sens, de l'humain ! Nous avons besoin d'être en transversalité déhierarchisée. Le travail du terrain donne de la vision aux politiques les plus patients.

«  Un jour nous serons humains » écrit David Leon. Un jour viendra ...Des princes charmants, des explorateurs, des hommes et des femmes qui oeuvreront sans soucis de représentation, qui nous aideront à rebâtir notre société. En mars, il y a des élections. C'est peut être une première occasion de se mettre au travail et de poser une première pierre à l'édifice. Dans les jours , les semaines qui suivent, N'oubliez pas d’écouter, d'être curieux, d'être acteur et protecteur de l'art. Et En avant en robe de cuir comme un fuseau du chien sans le faire exprès » ça c'est un début et c'est extra!

 

Sylvie Lefrere

Edito de l'émission de radio Clapas, 93.5, du 17.02.15.

 

Montpellier-20150106-01930

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 14:46

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Elle, elle est du début du siècle. Mais elle est encore vivante aujourd'hui. Est ce la force de sa jeunesse d'être éternelle?

Aurélie Namur est sur une pente douce pour nous raconter cette histoire. Celle d'une aventurière, Isabelle Eberhard. Elle est accompagnée d'un grand jeune homme, à la taille de son amour. Son chant grave et profond va ponctuer notre voyage et nous faire rêver. 

L'actualité d'aujourd'hui résonne dans la langue d'Aurelie, auteure de la pièce. Félicie Artaud la met en scène en femme qui veut rester libre, et qui pour cela se grime en homme. Sa malice et ses désirs vont tous les berner. Le narrateur, nous situe le contexte, mais aujourd'hui j'ai envie de naviguer dans un imaginaire.

La volonté de la femme grimpe sur scène, sur le haut de ce plan incliné. Nous partons de la vision d'une terre plate et moyenâgeuse, pour celle qui essaye de s’élever et de s'arrondir des courbes de la pensée et de la liberté. Je repense à Alain Buffard qui dans « Baron Samedi » avait fait ce même choix de mise en scène pour parler aussi des désirs de liberté et d'émancipation.

Isabelle aime un homme, aime le désert, aime les gens. C'est une exploratrice boulimique. Elle irradie largement comme une déesse, entrainant toutes les énergies dans sa foulée. Elle a la force de relier les mondes.

Elle vit plus de 24 heures par jour ses passions, comme si l'horloge biologique de son corps savait que le temps lui était compté. Un matin, une coulée de boue l'emportera. Seule une matière dégoulinante et sale pouvait l'anéantir, là où le pouvoir de l'homme avait été vaincu.

Isabelle a croisé 100 visages, pour alimenter des milliers de mots. Aujourd'hui elle a touché par ces récits des millions de personnes et  par ses images décrites elle continue de nous conforter dans nos désirs d'évasion et nos quêtes de sens. L'humanité survit grâce aux rencontres déterminantes de personnalité comme celle ci.

La femme n'est pas seulement porteuse génitrice, elle est bien au delà. A chacun de la reconnaitre et de l'explorer dans nos sociétés.

 

Sylvie Lefrere

"Isabelle 100 visages" de la compagnie Les nuits Claires. Aurélie Namur et Félicie Artaud, au théatre Jean VIlar de Montpellier, Du 14 au 16.01.15

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/34/Rub_al_Khali_002.JPG

 

 

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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 11:47

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En rentrant dans la salle du périscope, on remarque l'installation du plateau. Au centre sont posés quelques parpaings et des planches. Autour une salle de machines comme celle d'un sous marin. 4 ordinateurs sur les côtés et plusieurs personnes qui semblent concentrées, en attente et en travail. Nous allons être immergés dans le monde du « Pourquoi tu es là ?».

Jean Cagnard est l'auteur, mais aussi un ingénieur et un amoureux des matériaux bruts. Catherine Vasseur l'accompagne dans ces recherches.

Cette pièce a été crée grâce à un processus de travail de 2 ans, avec pour pivot cette question posée aux habitants des petits villages de la région de la Grand Combe, au dessus d'Alès.

J'ai eu le plaisir de suivre quelques  rencontres de lectures et de partages. Ce fut des soirées de poésie et de chaleur humaine dans les nuits de l'hiver. J'étais impatiente de voir la création.

Nathalie Vidal, Mathias Beyler, Benjamin Duc, campent parfaitement les témoignages de ces personnes qui sont arrivées dans cette région retirée. Ils nous dévoilent les choix de vie de chacun, entre projet personnel, familial, du hasard, ou lié au contexte économique. Les autres membres de l'équipe artistique interviennent ponctuellement, comme des virgules et donne l'accent déhierarchisé de cette pièce. Tout le monde y est largement associé.

http://www.theatreleperiscope.fr/files/Newsletterjanvier15/AupiedduFujiyama.jpg

Nous suivons le rythme de ces mots qui nous ressemblent, que nous soyons d’ici ou d'ailleurs. Les choix par dépit sont les même, où que l'on soit sur le territoire. Nous écoutons une histoire sur des humains qui interroge notre humanité.

Le pan de mur en planche s'écroule. Ce "CRAC" nous fait sursauter. Quand on choisit de s'installer quelque part c'est un chaos aussi complexe qu'un jeu de Mikado. Des fiches techniques sont lues pour nous assister dans cette construction. Nous avons besoin de guide dans le changement, pour nous soutenir, nous conseiller, nous rassurer, nous mettre en confiance.

Les planches sont déplacées pour tracer un chemin. On avance, on chemine... Au hasard? On prend des tournants, parfois décisifs.

Un parpaing brut est un parfait perchoir pour prendre du recul sur l'avancée du chantier.

Les matières brutes, nobles, le sont tout autant que les vies de ces habitants. 

Leurs témoignages éclairent nos mémoires, réveillent nos ressentis. A travers ces mots nous retrouvons le vécu, le déjà entendu, près de chez nous, en compagnie de nos proches, de nos voisins.

Ce texte est un hommage à tous ces courageux qui n'ont pas eu peur de bouger, de prendre des risques.

Ce texte s'inscrit dans un intérêt porté aux gens. Il est humain, social et politique. L'art en est le lien qui articule tout. Nous ne sommes pas dans une simple représentation mais dans un vivant transcendé par la démarche artistique.

Dans cette écriture ciselée, un travail d'horloger. La scène est comme un cadran. Le temps passe au fur et à mesure et les chemins se dessinent. L'humour se pointe et ravive nos rires trop souvent engourdis aujourd'hui. Nous avons des sourires d'enfants. On se souvient... La métaphore de l'amour se joue jusque dans les vrombissements des mobylettes qui font une déclaration d'amour avec les  "Aimmememeumeummm.!..."

 Les sons du Violencelle de Julie Laderach,  et les percussions de Johann Loiseau, nous accompagnent dans cette nature lointaine que nous imaginons. ils appuient sur notre perception fine.

L'image du Fujiyama symbolise le merveilleux à atteindre, visible de loin, d'en bas, mais qui reste un rêve accessible. Le noir de l'hiver ne fait plus peur. C'est la nuit, et dans ces hauts cantons, elle est parsemée d'étoiles. Le blanc de la neige éblouit mais notre regard porte loin. Nos pas crissent sur le sol gelé et ne nous empêche pas d'avancer. Le noir et le blanc ne s'opposent plus mais se rassemblent pour envelopper notre marche collective.

Nous ne sommes plus dans le sous marin du début du spectacle. Le Périscope, ce soir nous a sorti la tête hors de l'eau et a donné un regard sur d'autres horizons, ceux des terroirs artistiques, terreaux humains de nos territoires communs.

 

Sylvie Lefrere

 

"Au pied du Fujiyama" de la compagnie 1057 roses au théatre le Périscope à Nimes, le 16 et 17.01.15.

 http://www.chaiduterral.com/1415avrilenauteur

 

http://www.coin-des-animateurs.com/wp-content/uploads/2013/05/mikado.jpg

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 01:25

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Nous sommes dans la période la plus faste: Les préparatifs des fêtes de fin d'année. Le 13eme mois est tombé et les gens se pressent dans les magasins. Consommer est ce ça le bonheur de notre époque? Car faire des cadeaux Une fois dans l'année est ce pour faire plaisir ? Certains se cassent la tête... S'obligent à acheter car c'est de mise pour mettre le paquet sous le sapin. Et comme c'est dur de remercier quand le cadeau ne nous plait pas....La question du don peut se poser.

Mais c'est quoi, le bonheur en fait ? On voit ce mot apparaître de plus en plus... » C'est que du bonheur », devient le leitmotiv des animateurs de télé. «  Elle est pas belle la vie ! » va nous marquer pour des décennies. Les lieux d'arts s'y mettent aussi. Entre autres, La gaité Lyrique à Paris propose une exposition déclinant toutes les formes du bonheur, en créant de l'interaction avec le public : ça part du manifeste écrit sur un panneau, des conférences qui nous éduquent à la joie. C'est l' apprentissage de l'art de vivre...( Cette conférence fait partie du cycle Osez le bonheur! programmé par le philosophe et économiste Patrick Viveret. Pour lui le bonheur n’est ni un simple coup de chance ni un capital à conquérir et à conserver mais un art de vivre. Ce proche des réseaux altermondialistes, propose un cycle de conférences au coeur des stratégies de transition qui veulent nous sortir de la démesure et du mal de vivre. De l’éducation à l’écologie, de l’art à l’économie, déclineront les possibilités concrètes d’une vie plus heureuse.)

On se retrouve dans une sphère où on perd les ressentis de base : Etre heureux, être humains, n'est ce pas le sens de nos vies propres ? Ce qui est passionnant c'est de l'analyser comme certains auteurs peuvent le faire. Etre heureux, c'est aimer, ressentir ; être humain c'est avoir l’esprit libre, donner aux autres, avoir un regard, un geste, un mot, questionner, remettre en question.

Qui n'a pas apprécié la douceur de l'infirmière, où l'encouragement bienveillant du professeur ?

Pour préparer les fêtes, « soinions « nos rêves, transmettons les à ceux qui comptent dans notre entourage, et ne nous oublions pas, prenons soin de nous sur le plan physique et intellectuel, car sinon on ne pourra pas se relever dans les années à venir. Allons découvrir l'inscription au dos de la statue de Rabelais au jardin des plantes.

Les curieux peuvent y lire son secret «  Vivons joyeux ! 

 

Sylvie Lefrere

 

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 00:53

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2014 va se consumer dans quelques jours. Sans regret, nous arrivons aux fêtes de fin d'année pour rallumer la mèche. Elle vacille encore un peu mais va vite nous éclairer.

On regarde derrière, et notre regard pétille car on se souvient des belles choses. on regarde devant mais notre vision se voile car on ne devine pas encore ce qui nous attend. On avance quoi qu'il arrive. C'est l'heure des bilans, on archive, fait du tri, et on jète le superflu pour ne garder que l'essentiel.

Quelques mois après la rentrée de septembre, on parle de nouvelles résolutions et on continue d'imaginer des projets, de créer encore et toujours. On court après le temps qui nous manque cruellement.

Pour passer le cap, nettoyons nos oreilles des propos des hommes et des femmes qui se croient puissants mais n'ont aucune vision pour leur concitoyens, sauf de les prendre pour des pigeons.

Arrêtons de claquer des dents et d'avoir peur de tout et de n'importe quoi et sortons nos canines pour croquer la vie à pleines dents. Ouvrons les yeux et décidons ce qui nous semble bon. Ouvrons nos épaules bien larges pour parer à tous les coups. inspirons pour remplir nos poumons d'oxygène et fluidifier nos réseaux sanguins, expirons tous nos déchets. Tu sens comme tu respires ? Bien, alors pas pas besoin de Ventoline...

Faire la fête le dernier jour de l'année, c'est essayer de se mettre en phase avec soi même. Un solitaire qui s'isole au calme. Des amoureux qui restent sous la couette. Une joyeuse qui lève sa coupe de champagne toute la soirée. Un superstitieux qui embrasse sous un bouquet de gui. Un corps qui danse pour ressentir ce qu'il joue avec les autres... Nous serons un, nous serons un tout.

2015 quelle sera t'elle ? Ce que nous en ferons : A vous de jouer !

 

Sylvie Lefrere

Radio Clapas 93.5 " Du chien sans l'faire exprès" avec Maud Saintain et Armèle Malavallon- Carlier.

https://soundcloud.com/radio-clapas/du-chien-sans-le-faire-expr-3?in=radio-clapas/sets/du-chien-sans-le-faire-expres

 

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 00:31

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Aujourd'hui dans la vie d'un homme pressé que se passe t'il ?

Le matin il se lève tôt. Sous sa douche et en déjeunant, il suit la revue de presse à travers la radio,  internet, les réseaux sociaux. Ceux qui peuvent prendre le temps, feuillètent le journal au soleil sur une terrasse de café, mais ce sont des privilégiés.

Revenons à notre homme pressé...

Il saute dans sa voiture, ses oreilles sont nettoyées, et son regard est moins flou. Son cerveau se connecte au monde. Musique ou presse, il fait son choix. Les motards, les piétons, les cyclistes, injectent dans leurs oreillettes les sons qui porteront les informations à leurs esprits.

Quand on est un individu, homme ou femme, on se presse, mais on se donne le choix, la liberté de se mouvoir, et de penser.

Les écrans nous quittent pendant quelques minutes, et nous nous relions aux ondes et au fil de nos appareils.

Les nouvelles se pressent, les informations multiples sur ce monde se bousculent dans nos têtes. Comme des automates nous absorbons ces données globales.

L'homme pressé zappe avec son pouce sur les touches, petit poucet perdu dans cette jungle.

Que se passe t'il à deux pas de chez lui ? dans son pays, sur la planète ? comment son cerveau le stocke ? De façon passive, Poucet consommateur? Est il acteur dans cette société ?

Comme devant un match télévisé, assis sur son siège, les réseaux sociaux lui donne l'impression d'y être, d'être là ; mais où est il dans ces espaces virtuels ? Perdu, ou survivant ?

A son travail, L'homme pressé, vit avec son temps et garde son smartphone à proximité ; dans les réunions les icônes clignotent. Il porte une prothèse comme un robocop qui le relie au monde extérieur. L'homme pressé, est submergé par les infos et la presse. Il se noie dans ces flots.

Il surfe, il navigue. Tout est si loin, tout en étant si proche.

Tu reçois le scoop, tu relais en un click, puis bing ça fait le buzz...et parfois tout explose...Les images se visionnent et tournent en boucle sur nos écrans. ET la presse nous oppresse.

Nous ne savons plus où nous sommes, ou si nous vivons un cauchemar. Où est le virtuel dans cette réalité. Nous sommes orphelins aveuglés, noyés dans nos égos. La réalité nous rattrape et le temps de l'homme pressé se suspend.

La nuit viendra bien assez tôt. Nous nous couchons pour nous ressourcer, être résistants  et continuer de rester debout.

Nous ressentons à nouveau le besoin de prendre le temps pour discuter, débattre, transmettre, reposer des valeurs universelles. J'ai entendu dans la bouche d'un homme pressé, qu'avec des amis ils discutaient à bâton rompu pour refaire le monde.

La presse nous l'écoutons, nous la lisons, nous la défendons, nous ne la regardons plus de la même façon après le 7 janvier 2015.

Le papier, les images, les dessins, touchent l'homme moderne, si pressé d'avancer. Dans ce marathon il ne voit plus. Un nouveau cross contre vents et marées démarre. Comme l'arche de Noé, Une nouvelle embarcation semble nous porter, voyageurs accompagnés par le virtuel mais ancrés dans une réalité. Nous sommes à quai et voulons imaginer une terre plus humaine à l'horizon.

Aujourd'hui on fait le vœux de se presser un peu moins, de prendre le temps apprécier une presse de qualité, menée par des hommes de pensée, pour que la vie retrouve tout son sens entre liberté, égalité, et fraternité.

 

Sylvie Lefrere

 

Radio Clapas. 93.5 " Du chien sans l'faire exprès" tous les mardi en direct de 18h à 19h et retransmi le dimanche à midi. Pod cast  https://soundcloud.com/radio-clapas/sets/du-chien-sans-le-faire-expres.

Emission menée par Maud Saintain et Armèle Malavallon Carlier.

 

 

 

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21 décembre 2014 7 21 /12 /décembre /2014 23:40

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Etes vous sûr de vraiment connaître la nuit ? Son atmosphère n'est pas uniquement celle de la peur et de tous les dangers. C'est elle qui nous donne de l’énergie jusqu'au petit matin. Vous souvenez vous des premiers croissants achetés chez le boulanger à la sortie des boites de nuit ? Etes vous encore nombreux debout à cette heure extrême?

L'hiver, dés 17h, la nuit tombe. Et nous nous restons debout. Les ours et les marmottes hibernent, mais les hommes continuent de s'activer.

Quand la nuit tombe, elle ne nous fait pas mal. Elle nous révèle tous nos phantasmes. Nous donnons à cette heure là nos rendez vous galants, nous allons boire du vin chaud pour nous réchauffer et nous rapprocher de nos amis. Nous allons nous blottir dans les salles de cinéma ou de théâtre pour rêver. Sur le retour nous scrutons le ciel entre les lumières de la ville. Et à partir de nos visions, nous refaisons le monde.

Quand la nuit tombe, Les corps se frôlent, pour mieux se révéler sous la clarté de la pleine lune.

Le noir épouse nos formes et révèle nos ombres. On dit souvent tous les chats sont gris, mais l'humain quel félin est-il ? Un prédateur, un séducteur, un observateur ? La nuit, il est tout à la fois. Il est à nu. Dessus sa peau, le noir du smoking lui sied de façon éclatante. Il est vêtu d'habit de lumières. Les femmes brillent par leur élégance naturelle.

Mais de nos jours, plus personne ne s’apprête le soir. Le jean et les baskets sont de mises tous genres confondus. Où sont les gants veloutés de Rita Hayworth ou le borsalino gris d'Humprey Bogart?

Quand la nuit tombe certains préfèrent rester chez eux. Repliés sur eux même. C'est leur choix.

Tu peux décider de sortir. Tu prends ton véhicule et tu as le sentiment d'aller plus vite que d'habitude. Voilà la richesse de la nuit. Tout est plus intense. On avance, on aime, on vit plus fort.

Le silence du noir peut nous écraser. Nous sommes face à cette immensité, un peu béats. Les étoiles nous font de l'oeil et on en rit. On imagine alors ce que le ciel nous raconte. L'étoile du berger nous guide, la casserole relie ses points et fait sa sauce, la planète Vénus devient visible ; Nous sommes dans l'attente de la chute de l'étoile qui file trop vite, sans qu'on puisse la rattraper.

La nuit, des contes nous décrivent des vampires fuyant les croix et les gousses d'ail. Quel rapport me direz vous ? La nuit, les loups hurlent ; pourquoi ? Sont ils les métaphores de nos ouailles religieuses ?

Je me prête à imaginer des nuits festives, joyeuses, fébriles, où l’expression libre, les débats, primeront. Quand les vampires et les loups seront anéantis, dans la nuit bleu Marine, nous aurons enfin une nuit lumineuse où le coucher rougeoyant de nouvelles créations rejoindra le petit matin, sans fatigue et sans peur du renouveau. Et là, la nuit, merveilleuse, sera comme le puits sans fin de nos rêves. Et ...Nous pourrons enfin nous reposer, et dormir notre saoul.

 

 Sylvie Lefrere

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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 21:37

http://www.rasposo.net/thumb/medias/pictures/fd_morsure-7306_solokonan.jpg,1000x900

En cette fin de semaine, il faut puiser dans ses dernières ressources pour prendre la route. La pluie battante nous frappe dés le départ et j'essaye d'être convaincante pour dire " 80 km ce n'est rien, 45 mn de route. Pfff..., comme si on habitait en banlieue Parisienne". Au bout de la nuit, les gouttes se sont arrêtées, respectueuses de notre fatigue. Au milieu de nulle part, les lumières du chapiteau nous accueillent. Jean Varela, directeur de Sortie Ouest, programmateur de la soirée, est là pour nous saluer.

Les gradins de bois sont remplis d'enfants, car le cirque est toujours un peu leur univers de prédilection.

La compagnie Rasposo, signifie "mal rasé" en portugais. Elle est singulière et ce jeune public n'est pas prêt de l'oublier. Wim Wenders avait crée "Les ailes du désirs" avec la magnifique trapéziste Solveig Dommartin. Nous pourrions imaginer que nous avons un nouvel ange, plus battant, Marie Molliens, fileferiste. En 1987, on s'envolait dans des pensées philosophiques et esthétiques. En 2014, la force et la volonté prennent le pas, envers et contre tout, sur la tension d'un fil. Les équilibres sont maintenus malgré tout.

link

Le cadre est posé. Nous allons nettoyer notre fort intérieur avec Marie, personnage central de la soirée. Tout tourne autour d'elle. Elle est belle, lumineuse, athlétique.

La brume laisse annoncer une athmosphère inquiètante. Celle de la tension. Marie utilise l' image d'une femme fatale, dans une élegance surannée. Le champ de la séduction explore la relation homme femme, entre douceur et rapports de force.

Un lavabo pour laver la peau, enveloppe perméable qui absorbe tous les maux et qui protège aussi. Un grand miroir pour pouvoir encore se regarder en face. Des grilles à escalader à la taille des étapes à franchir. Le plateau plante le décor. 

Le travail de cette compagnie est intense. Elle nous entraine dans une mise en scène savamment orchestrée par des musiciens, et une chanteuse  aux capacités vocales  étonnantes, tantot instrumentale imitant le saxophone ou cantatrice d' opéra. 

Nous cheminons dans differentes scènètes, entre jeux d'équilibre et de force, le tout enveloppé de beauté sobre.

Nous sommes dans une vision sur la vie, la condition féminine, ses bonheurs et ses combats.

Comme dans un feu d'artifices, nous allons être éblouies par le final. Une cage se dresse. Les artistes se retrouvent piègés comme des rats de laboratoire. Mais un grand filet blanc tombe du ciel. Il représente le maillage qui relie tout. Un à un , ils s'échappent en s'agrippant aux mailles. Et la liberté leur est donnée. Celle de créer espère t'on.

Du miroir, un grand tigre surgira. Il va faire front à une dompteuse qui porte élégamment sur ses épaules une veste traditionnelle. Elle est à l'image des amazones, qui ne baissent jamais les yeux face aux défis. Sa démarche clodique mais elle a la rage d'être toujours debout, belle.

L'animal est docile entre deux rugissements. Digne félin, descendant du lion de la Metro Goldwin Mayer, il métaphorise parfaitement l'objet de tous les combats que la vie nous fait rencontrer. Mais comme dans une fable, tout se joue.

Le cirque Rasposo, troupe familiale au complet m'avait enchantée, il y a quelques années, dans "le chant du dindon". La relève est faite grâce au travail de Marie, sirène circassienne, qui mène sa barque comme une caravelle de pirates.

Le travail et le charme opère parfaitement et nous en sortons, comme après une tempête où la mer est d'huile, apaisés et heureux.

 

Sylvie Lefrere

Cirque Rasposo. " Morsure" Du 5 au 10.12.14 à Nissan-Lez-Enserune. Programmé par le théatre Sortie Ouest.

 

 

 

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27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 00:05

Chevry-Cossigny-20141011-01726.jpg

Quand on quitte la ville au volant de sa voiture, on peut laisser son esprit vagabonder, regarder les couleurs rougissantes de l'horizon, les formes ouatinées des nuages, en imaginant toutes sortes de visions, et surtout regarder les oiseaux dans le ciel.

Tous ces états renforcent notre sentiment de migrateurs. Si on se pose sur l'image des oiseaux, on voit ceux qui se regroupent sur les fils électriques. Ils sont comme ces hommes qui se mettent tous aux même niveaux, les uns à côté des autres. Si l'un d'entre eux bouge, l'autre suit, sans réfléchir et ainsi de suite. C'est l'oiseau mouton.

Il y a la buse, au cri proche du miaulement. Ce solitaire rapace aux accents félins, nous scrute perchée sur les piquets au bord de la route. Il nous regarde passer, de haut, sans sourciller. Nous trouve ils pitoyable dans nos carcasses roulantes de métal ? Il ressemble à cet humain qui n'a qu'un battement de cil pour ceux qui sont assis par terre, tendant un carton signifiant qu'ils ont faim. Ou un pas pressé devant ces formes allongées, corps épuisés recroquevillées sous les porches à la tombée de la nuit.

On passe, on regarde passer,... sans émoi, sans voir, insensible à la misère. Les buses volent en mouvement circulaires, en utilisant les courants d'air, à l'image des hommes qui se déplacent dans des mouvements corporatistes de tourneurs en rond. Tu parlais de QI tout à l'heure Maud ? Mais ne perdons pas notre temps sur ces statistiques médiatiques. Laissons leurs les pies bavardes et braillardes, si proches de ces individus excessivement avinés, qui errent dans les rues de la ville la nuit.

Mes oiseaux préférés, ce sont les Etourneaux. Quel rêve éveillé de les reconnaître en nuées sombres et tournoyantes. Ils représentent une chorégraphie intuitive si belle. Chacun est à l'écoute de l'autre et dans une liberté structurée ; ils créent ce nuage graphique, reconnaissable entre tous à des lieux.

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Il dessine notre perspective de migrant, cette mise en mouvement, pour le plaisir, en lien avec l’émerveillement des autres. Certains resteront à l'étape de projet, d'autres auront le courage pour le saut dans le vide, le grand départ, quand on oublie tout, pour tout reconstruire ailleurs. Mais jamais seul, toujours au sein d'un collectif. A plusieurs on est plus fort. Et pour faire en sorte que la vie soit belle, il faut déjà être au moins à deux.

Les oiseaux nous montrent la voie vers la beauté des voyages. Nous devons tous être un peu explorateurs migrateurs pour évoluer dans nos parcours de vie. Et surtout pas de devenir des moutons, des rapaces, des félins ou des pies. J'ai une pensée pour un homme qui vit au dessus d'un lac et qui parle aux oiseaux dés l'aube. Tout comme lui nous sommes de simples humains, étourneaux-danseurs migrateurs qui ont le courage d'être.

 

Sylvie Lefrere

26.11.14

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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 23:32

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La belle saison s'est ouverte dans la région Languedoc Roussilon par un belle après midi ensoleillé. Cet évenement lançé par le ministère de la culture, vise à mettre en valeur toute la créativité  en direction du jeune public et de la jeunesse. Mais qui gravite autour des enfants qui composent ce public?

Et qui sont ces artistes? certains oeuvrent en silence depuis des années, d'autres visent un nouvel aspect juteux et s'engouffrent dans de nouvelles créations. Qui sont ces professionnels réunis autour d'eux? j'imaginais des personnes du terrain, qui entourent les tous petits dans les structures d'accueil petite enfance, dans les écoles, dans les structures associatives. Mais non, le théatre de Villeneuve les Maguelones est rempli de professionnels programmateurs, de personnels des relations publiques, de chargés de production etc...

Offrir un spectacle aux enfants c'est un travail. Qui a été au plus près d'eux pour bâtir sa création? Il ne s'agit pas seulement de regarder ses propres enfants.

Le jeune public c'est un public exigeant qui mérite une attention bien particulière. Pour capter leur attention, Une temporalité réduite à 30mn si ils ont moins de trois ans, une salle avec une petite jauge car l'espace doit être aménagé de façon intime. Acceuillir le jeune public au théatre c'est tout un art, et un choix économique.

Les enfants ne viennent pas seuls, mais avec des accompagnants adultes comme des professionnels de l'accueil petite enfance, leurs parents, leurs enseignats. Cet accompagnement necessite un espace convivial, confortable.

Les enfants font souvent peur car ils bougent, ils crient, ils pleurent, ils créent du bouleversement, du tapage.

Ce travail nécéssite une formation. L'espace se doit d'être anticipé et pensé. Les adultes doivent être accompagnés dans cette découverte interactive. Le spectacle jeune public ce n'est pas de la représention, mais un travail transversal avec ses differents acteurs. 

L'invitation doit suciter le désir et le plaisir à venir dans le merveilleux, et dans le partage individuel et collectif.

L'enfant va y plonger son imaginaire et s'en nourrir. L'adulte va retrouver ses émotions d'enfant et regarder ces tout petits autrement. L'enfant face à une création artistique, il est dans  un langage qui lui parle. Plus le sujet est contemporain, plus il est à l'aise. Et là...l'accompagnant ne va pas en croire ses yeux. Il va être obligé à travers le regard de cet enfant de baisser d'un niveau le sien pour se mettre en lien. Les codes sont bouleversés. Ce n'est pas l'adulte qui sait, mais c'est l'enfant qui donne à voir. L'adulte va faire un effort de compréhension, alors que l'enfant, il est dans la reception instantanée, intuitive.

La rencontre avec l'art va nous devoiler le véritable potentiel de l'enfant. Il va s'exprimer avec son corps, son premier langage.

Les artistes au contact de ce jeune public vont grandir et se nourrir à leur tour de ces expériences pour enrichir leurs créations. Il faut leur reconnaitre un certain courage, car ils sont en prise de risque en permanence. Ils sont dans le champ de  l'imprévisible de l'enfance.

La commande de l'état va, j'espère, mettre en lumière toutes les énergies developpées autour des enfants. C'est la base du socle à batir pour qu'ils puissent pleinement s'épanouir dés le plus jeune âge.

La pédagogie artistique est  toujours évoquée à partir de l'école maternelle, mais dans les structures de l'accueil petite enfance c'est le développement, la sensibilisation, l'éveil,  en lien avec les familles, les professionnels de la petite enfance, les artistes et tous les partenaires qui agissent et sont acteurs dans ce processus. L'épanouissement de tous se relie et une autre société, dans une utopie, pourrait se dessiner. La liberté d'exprimer, de penser; l'esprit ouvert et curieux, l'imagination et la créativité foisonnantes ne sont elles pas des valeurs à ancrer pour l'avenir?

Après cet après midi ensoleillé, dédié à la Belle saison, nous sommes allés en bus assister au spectacle " Les mains de Camille ou le temps de l'oubli" mis en scène par Brice Berthoud,  dans un autre théatre, sur un autre territoire. Nous allons pendant 1h30 nous immerger dans cette univers d'ombres et de lumières Japonisantes, dans l'esprit du 19ème siècle, entre textes, musiques et chants, entre corps feminins incarnés, enchevetrés dans de grandes marionnettes de papiers froissés. L'esprits des Kamishibai nous survole. L'esthétique nous enveloppe dans ces grandes toiles et nous claque au visage. http://www.theatre-video.net/video/Teaser-Les-Mains-de-Camille

http://www.leprog.com/client/gfx/photos/fiche/alenconpartir-de-ce-soir-au-theatre-les-mains-de-camille-ou-le-temps-de-loubli_804.jpg

C'est une belle métaphore du processus du projet. On chemine en collectif, mixé, déplacé dans un autre lieu, une autre agglomération, on discute, et ensemble nous allons découvrir une création. Et quelle création...Sur l'histoire de Camille Claudel, sculptrice unique, travailleuse acharnée, passionnée, amoureuse de son professeur Rodin, elle sera enfermée en asile psychiatrique par sa famille. Cette histoire, elle pourrait representer la situation actuelle, où ceux qui créent, oeuvrent, sont pris pour des fous et sont sacrifiés par le système normé puissant. Tout doit être conforme aux règles du décideur, au détriment de la valeur du travail engagé. Dans la société du superficiel, tout le devient.

Mais les enfants et leurs parents méritent mieux. Tout comme nous le joue Camille Trouvé, la comédienne, avec les marionnettes, il faut rythmer, malaxer, chercher, pétrir, sculpter, tourbillonner, se mettre en lien avec d'autres,  avant d'avoir un résultat.

La Belle Saison se doit de mettre en valeur le patrimoine de création dédié au jeune public, mais en travaillant avec tous ces différents acteurs. Nous avons besoin de relier toutes les actions autour des arts sous toutes leurs formes, du livre, aux arts plastiques, de la danse au théâtre, pour révéler les richesses qui sont là, devant nous.

Entre la pédagogie et l'artiste, l'espace pour le passage de l'oeuvre est à créer.

 

Sylvie Lefrere. 20.11.14.

La belle Saison. Inauguration au théatre de Villeneuve les Maguelones.

http://www.bellesaison.fr/

" Les mains de camille ou le temps de l'oubli" de Brice Berthoud

 

http://www.bricorama.fr/img/FichesPhoto/5145508.jpg

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